Depuis le 31 mars 2013, l'IVG est un acte médical remboursé à 100 % par l'Assurance Maladie.
Par ailleurs, les députés ont voté le 9 avril 2015, en première lecture, une mesure de Projet de Loi Santé supprimant le délai de réflexion de 7 jours, imposé aux femmes souhaitant se faire avorter.
Malgré l'accès à l'information en matière de contraception pour le plus grand nombre, le recours à l'avortement reste élevé. Pour 800 000 naissances en France en 2007, on compte 200 000 I.V.G. (25 %). Statistiquement, chaque femme connait donc en moyenne dans sa vie, une grossesse accidentelle et décide de l'interrompre une fois sur deux.
Et pourtant, nous sommes l'un des pays d'Europe où les femmes utilisent le plus la contraception, même si beaucoup ne connaissent que la pilule, pas forcément adaptée au mode de vie de tout le monde. On note cependant que 72 % des femmes qui avortent utilisaient un moyen de contraception. Quoiqu'il en soit il n'y a pas de profil type de femme confrontée à ce choix.
Par ailleurs, 11 000 avortements sont pratiqués chaque année sur des mineures en France, soit 5 %. Il s'avère en effet, que 3 grossesses sur 5 commencées avant l'âge de 18 ans aboutissent à une I.V.G.
Beaucoup de jeunes ignorent qu'ils peuvent trouver au sein du Planning Familial ou dans tous les Centres de Planifications une écoute attentive sur toutes les questions concernant leur vie affective et sexuelle. Au sein de ces établissements, ils sont accueillis en toute confidentialité et peuvent se voir délivrer gratuitement les différents moyens de contraception.
L'entretien obligatoire préalable à l'Interruption de Grossesse et mené par une personne formée au Conseil Conjugal et Familial a été supprimé pour les personnes majeures en 2001. Quant aux mineures, elles n'ont plus besoin d'autorisation parentale pour avorter. Un référent adulte (une amie, une parente, la mère du petit copain, une infirmière scolaire) suffit.
Bien que rendu non obligatoire pour les adultes, cet entretien leur est quand-même systématiquement proposé. Il reste obligatoire pour les mineures. Cet acte est gratuit et n'engage aucunement la procédure d'I.V.G. Les femmes n'ont pas en effet, à justifier leur choix. Le but de cet entretien n'est pas de les influencer dans leur choix de maintenir ou non leur grossesse mais de les aider à formuler ce choix souvent douloureux. C'est un moment privilégié pour la jeune fille, la femme, le couple, d'exprimer tout ce que cet acte amène à vivre comme sentiments et ceci sans restriction. Le rôle de la Conseillère Conjugale et Familiale est d'aider la personne à mettre des mots sur les émotions qui peuvent la traverser : peur, culpabilité, honte, tristesse, colère, solitude, conflit avec les convictions éthiques ou religieuses, détérioration de l'image de soi, mais aussi ambivalence entre désir et refus d'enfant. Tout ceci bien-sûr, sans aucun jugement.
Même si ce choix d'avorter est le fruit d'une décision que l'on prend librement, l'I.V.G. n'est pas un acte anodin. C'est même pour beaucoup de femmes, une décision difficile à prendre, lourde de sens. Il ne faut pas oublier que, avorter, c'est mettre un terme à une maternité possible...
Les souvenirs douloureux associés à cet acte peuvent être réactivés à plus ou moins long terme. Ils risquent de resurgir chaque fois que l'on va rencontrer un évènement qui va rappeler cet avortement : un deuil, la fréquentation d'une personne enceinte dans son entourage, la date anniversaire de l'I.V.G. ou de la naissance qui aurait pu survenir. C'est pourquoi, il est important de pouvoir déposer sa souffrance et de faire le deuil de cet enfant qui n'est pas né en reconnaissant son existence symbolique et physique. Un geste, un acte symbolique, permet parfois, même longtemps après, de colmater la souffrance. En parler avec une personne attentive et compréhensive devient le début d'une vraie libération.
Et pour aller plus loin, si ce sujet vous intéresse :
"17 ans" - Colombe Schneck - Grasset - 01/2015 - 96 p - 12,50 €
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