Le fléau qui s'abat tout à coup sur nous laisse place à toutes sortes de questionnements et d'angoisses. Traverser une maladie grave, c'est dans un premier temps, l'éprouver de l'intérieur. C'est ressentir des sentiments de perte, de crainte de l'isolement, de culpabilité, d'injustice, de rupture, de violence.
Mais si la maladie est une épreuve pour la personne qui en souffre, elle l'est également pour son entourage : le conjoint, la famille, les proches sont eux aussi touchés de façon directe par la maladie et son cortège d'imprévus. Ils vivent la maladie au quotidien et souffrent bien souvent d'un sentiment d'impuissance devant cette situation qui leur échappe. C'est pourquoi il est important de veiller à ce que la maladie, la perte d'autonomie, ne prenne pas toute la place au sein du couple et de la famille. Il est primordial de poursuivre dans la mesure du possible les activités physiques, sociales et culturelles que l'on partageait avant la maladie pour maintenir la relation construite au fil des années avec le conjoint, sans que celle-ci ne se transforme en relation soignant-soigné. On évitera ainsi que le conjoint malade se sente coupable de peser sur la vie de son (sa) partenaire ou que celui qui est en bonne santé ressente lui aussi parfois un sentiment de culpabilité.
Pour être en mesure d'accompagner un proche malade, il est important de s'accorder des moments pour soi, pour souffler, se ressourcer. De même que l'on doit pouvoir s'autoriser à dire quand on a atteint ses limites, qu'il y a des moments où il n'est parfois plus possible de "porter" l'autre et passer le relai sans culpabilité.
Dans ces moments difficiles, l'intimité est souvent à réinventer. La sexualité du couple peut, en effet, être fortement touchée par la maladie de l'un des partenaires. Outre la fatigue et la douleur, la peur, le sentiment d'insécurité et la tristesse engendrée par la maladie peut entrainer une baisse de désir chez la personne malade, mais aussi chez son conjoint. Les modifications corporelles ou la crainte du regard de l'autre peuvent altérer l'image de soi et ainsi entrainer une baisse, voire l'arrêt des relations intimes.
Il est donc primordial de maintenir une relation de confiance et de s'autoriser à mettre des mots sur ce qui fait mal, autant sur le plan physique que sur le plan psychologique.
Plus que jamais, il importe de tout mettre en oeuvre pour maintenir le dialogue. Et si le besoin s'en fait sentir, ne surtout pas hésiter à rechercher un accompagnement et un soutien auprès d'un professionnel de l'écoute.
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Et pour aller plus loin si ce sujet vous intéresse :
- "Vivre ensemble la maladie d'un proche" - Christophe Fauré - Albin Michel - 2011 - 272 p - 17,25 €
Patricia Cattaneo
Conseillère Conjugale et Familiale à Grenoble
Conseillère Conjugale et Familiale à Grenoble
cattaneo.patricia@gmail.com
06 14 76 05 48
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