mercredi 4 mars 2020

Les 10 mauvaises raisons qui nous poussent à rester ensemble

Pourquoi, alors que l’on a conscience que notre couple est au bord du naufrage, essaie-t-on de se convaincre qu’il vaudrait  mieux continuer cette relation qui n’a plus de sens ?
Peur de la suite, du saut dans l’inconnu… 
De multiples raisons, pas toujours bonnes nous poussent à reculer cette échéance. Alors, si l’on essayait de voir quelles sont ces mauvaises raisons qui nous poussent à rester ?

·        1 - La peur de la solitude :
Vivre en couple nous amène immanquablement à passer beaucoup moins de temps seul(e). Même si l’on peut vivre en couple et pour autant, se sentir seul. Mais, se retrouver réellement seul, face à soi-même, est encore une autre étape ; et pour certain(e)s, une épreuve redoutée. L’adage « Mieux vaut être seul que mal accompagné » se transforme alors en « Mieux vaut être mal accompagné que seul ».
A force de vivre en couple, on en arrive parfois à se perdre de vue soi-même. La solitude vous permet alors de renouer avec votre essence-même et de vous redécouvrir.
·        Et la peur de ne pas « retrouver quelqu’un », voire, « de ne pas retrouver mieux »…
« Et si je devais finir ma vie seul(e)… ? »
Une relation de couple dégradée finit bien souvent par retentir sur l’estime de soi. Commencez alors par apprécier la personne que vous êtes et nul doute qu’il existe quelqu’un, quelque part qui saura vous apprécier à votre juste valeur.

·        2 – La nostalgie :
« Ça fait longtemps que vous êtes ensemble… Vous avez vécu tellement de choses ensemble…. ». Votre relation est faite aussi de bons souvenirs, certes. Pour autant, ne laissez pas le passé vous aveugler. Si vous prenez aujourd’hui la décision de partir, c’est que votre relation n’est pas faite que de bons souvenirs. Ce n’est donc pas le moment de vous plonger dans les albums photos et vidéos des jours heureux qui pourraient, guidé(e) par votre peur, vous amener à poser un regard pas très objectif sur le passé.

·        3 – La difficulté à saisir la gravité de la situation : « Est-ce une crise passagère ou notre couple est-il vraiment en péril ? » Comment en être sûr et ne pas prendre une décision que l’on pourrait être amené à regretter ? Si vous en êtes à la énième crise passagère ou que la crise passagère dure depuis très longtemps déjà, inutile de vous voiler la face en entretenant de faux-espoirs : « Non, tout ne va pas finir par s’arranger ». Les excuses ou les promesses  auxquelles on s’engage pour changer les choses mais que l’on n’arrive pas à tenir ne suffiront pas à retrouver une relation satisfaisante. Pour prendre une décision, mieux vaut s’en tenir aux faits plutôt qu’aux promesses de changements. 

·        4 – Les enfants : « Je ne peux pas leur faire ça. » Leur faire quoi ? Les enfants ne vous demandent pas de rester ensemble si vous êtes malheureux tous les deux, même si vous séparer sera sûrement un moment difficile et douloureux pour eux. Mais rester dans une relation qui ne vous satisfait plus parce qu’ils sont là, serait leur faire porter la responsabilité de votre malheur. Ils préfèreront sans nul doute, vous voir seul(e) et heureux, qu’ensemble et malheureux. Ils ne doivent donc pas devenir l’enjeu du choix de la séparation. Quoi qu’il advienne, vous restez tous les deux, les parents de vos enfants. Alors à vous de faire en sorte que cette séparation les impacte le moins possible.

·        5 – La peur des réactions de l’autre :
-        La culpabilité : Surtout si c’est vous qui êtes amené à prendre cette décision. « Comment je peux lui infliger autant de peine ? Comment va-t-il survivre à cette atteinte ? Et s’il tombe en dépression ? ». Rassurez-vous, lorsque l’on se trouve face à une épreuve, on découvre souvent à l’intérieur de soi, des ressources insoupçonnées pour y faire face. Et si ce n’est pas le cas, chacun a la faculté de demander de l’aide auprès d’un thérapeute.
-        Mais il se pourrait aussi que votre compagnon ou votre compagne vous fasse du chantage affectif, voire des menaces : « Comment peux-tu me faire ça ? Après tout ce que j’ai fait pour toi ! ». Parfois même, il (elle) peut brandir la menace du suicide ou de la violence. Quelle que soit la nature du chantage ou des menaces, le moment n’est pas venu de céder à la culpabilité ou à la peur. Si cette relation a duré aussi longtemps, c’est que chacun y a trouvé son compte. Les menaces et le chantage ne sont jamais des moteurs pour entretenir une relation, d’autant plus si elle est devenue toxique. Si vous craignez d’être réellement en danger, vous êtes tout à fait en mesure de déposer une plainte auprès de votre commissariat de Police.

·        6 – Les avantages matériels, le statut social :
 La crainte que le fait de partir vous mette en état d’instabilité et d’insécurité. Votre compagne ou votre compagnon avait un salaire confortable. Vous aviez constitué un patrimoine ensemble, avez acquis une belle maison, des biens matériels… Comment allez-vous faire pour renoncer à ce confort de vie : loisirs, vacances, etc. ? Vous serez sûrement obligés de reconsidérer vos choix, voire faire quelques sacrifices.  Peut-être craignez-vous que ce changement de niveau de vie n’affecte vos enfants…vous conduise (les conduise) à devoir déménager, changer d’école, etc. Vous craignez peut-être de ne pas être en capacité d’assumer seul(e) ces charges… La peur du lendemain n’est pourtant pas une raison suffisante pour maintenir en vie une relation qui n’a plus de sens. De plus, en cas de séparation, la charge des enfants continue à être assumée par ses deux parents. Le Juge aux Affaires Familiales déterminera le montant de la pension alimentaire, voire d’une indemnité compensatoire, le cas échéant.

·        7 – La pression sociale :
La crainte des réactions de votre entourage (commentaires, jugements…), la peur de les décevoir, de leur faire de la peine : « Comment vais-je annoncer ça à mes parents ? A mes amis (qui avec le temps sont souvent devenus « nos » amis) ? Peut-être allez-vous devoir supporter le poids des conventions ou des loyautés familiales : « Dans notre famille, on ne divorce pas ». Eh bien, vous serez le premier (ou la première). Les autres ne vivent pas votre vie.

·        8 – La sexualité :
Peut-être que c’est un domaine où les choses se passaient bien. Mais ce n’est sûrement pas suffisant pour prolonger l’histoire si c’est là la seule source de satisfaction.

·        9 – Et il existe parfois des freins ou des motivations qui échappent à notre raison. On sait que le couple est une formidable scène de théâtre sur laquelle on est amenés à rejouer toutes les blessures de notre enfance qui ne sont pas cicatrisées. On ne rencontre donc jamais « l’autre » par hasard. Pour autant, la relation peut être toxique, voire destructrice.
Même si après avoir bien réfléchi et pesé tous les arguments, la raison vous pousse à sauter le pas, cela ne signifie pas pour autant, qu’il soit facile de se séparer. C’est normal. C’est le contraire qui ne le serait pas. La séparation nous confronte à un deuil : le deuil d’une relation qui arrive en fin de vie. Cela nous demande d’accepter que plus rien ne sera comme avant. Et ceci n’est pas toujours facile à vivre…

·        10 – Et enfin, l’ultime raison qui pourrait vous pousser à rester dans une relation qui ne vous satisfait plus est d’associer « Séparation » et « Echec » :
Et si c’était le contraire ? Si prendre cette décision, poser cet acte était une véritable libération et l’occasion d’une renaissance ?
Partir ou rester… Si les doutes continuent à vous assaillir, il vous reste la possibilité de confier ces doutes à un thérapeute, seul(e) ou en couple afin d’y voir plus clair et être en mesure de faire des choix et de poser des actes qui ont du sens.


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Et pour aller plus loin si ce sujet vous intéresse :
·        « Séparé mais pas brisé : se reconstruire après une séparation » – Agnès Van Kote et Anne Lanchon – Ed. Milan – 2008 – 139 p – 35 €
·        « Quand le couple se sépare : parcours de guérison » - Thierry Maucour – Ed. Artège – 2012 – 124 p – 11,50 €
·        « Se séparer sans se détester : 5 étapes pour se quitter sans trop souffrir et en sortir meilleur(e) » - Katherine Woodward-Thomas – Ed. Leduc – 2016 - 304 p – 10,40 €

·        Emission « France Inter » du 18 février 2020 : « Couple, comment savoir si on arrête ou si on continue ? » - Durée 52 mn.